Être sophrologue, c’est aussi être entrepreneur

le 21 mars 2023

Lorsque nous échangeons avec nos futurs stagiaires, rares sont ceux qui ont pris conscience, avant le début de leur formation, des implications entrepreneuriales de leur choix de reconversion et d’installation. La projection dans l’exercice professionnel est très souvent limitée à une représentation du cœur de métier, à la pratique de la sophrologie.

Deux analyses peuvent permettre de comprendre cette posture des futurs professionnels. Tout d’abord, beaucoup des personnes qui envisagent une reconversion ont occupé, ou occupent, des emplois avec un statut de salarié, rarement dans un poste à dimension commerciale. Un salarié se doit de compléter ses tâches, à son poste comme celui-ci est décrit. Il n’a pas à s’interroger sur ce qui entoure sa fonction ; ce n’est pas son rôle. Il n’acquière pas d’expérience des différentes fonctions de l’entreprise, de la direction à l’innovation, de la production à la gestion. Il est légitime qu’il ne puisse pas réinvestir ces notions inconnues dans son propre parcours.

La deuxième cause possible se trouve dans la motivation qui conduit ce futur apprenant à rechercher une reconversion vers la sophrologie. La première de ces motivations les plus souvent exprimées est la volonté de donner du sens à l’activité professionnelle et ce sens est nourri par un métier tourné vers l’humain, vers le bien-être apporté. La deuxième motivation naît d’une expérience personnelle. La personne a eu recours à la sophrologie au cours de sa vie, pour elle ou pour un proche, souvent dans un contexte difficile. Elle a mesuré combien la sophrologie a été bénéfique. Elle veut à son tour pouvoir faire profiter des tiers des bienfaits dont elle a bénéficié.

le sophrologue est un entrepreneur

Depuis 18 ans que l’IFSMS existe, il est arrivé à quelques rares occasions que des prospects aient une vision très entrepreneuriale de leur démarche. Chaque fois ces personnes portaient un projet d’un centre pluridisciplinaire dont ils seront un des intervenants. Leur démarche avait été précédée d’une construction économique de leur future entreprise du fait de la dimension de leur projet.

Parmi les sophrologues que nous avons formés, un nombre non négligeable a connu un échec dans leur reconversion et les sophrologues sont revenu à leur statut précédent de salarié après avoir mis fin à leur parcours d’indépendant.

Nous avons analysé avec eux les causes de leur relatif échec. Tous ont pointé leurs difficultés à développer rapidement une clientèle suffisante pour faire face aux contraintes économiques inhérentes à tout exercice professionnel. En examinant plus finement leur parcours de sophrologue, nous avons constaté qu’ils n’avaient pas construit une offre de service assez qualitative, assez attractive pour motiver de futurs clients. Ils ont donc rencontrés des obstacles dans la constitution de leur clientèle.

En effet la clé du démarrage, puis de la réussite, de l’activité professionnelle, quel que soit le métier exercé en indépendant, est dans la capacité à avoir assez clients qui payent un prix juste les prestations qu’ils reçoivent dans un temps compatible aux capacités financière de chacun. Ce sont ces recettes suffisantes qui permettent de faire face aux dépenses nécessaires pour exister en tant que prestataire et à la nécessité de percevoir une rémunération de son travail pour en vivre.

Ce sont les compétences entrepreneuriales, et non les compétences métier, qui doivent être mobilisée en début d’activité. Or les jeunes créateurs en sont souvent démunis. Heureusement, ces compétences peuvent s’acquérir car elles sont principalement de méthodes – de recettes - à appliquer et une méthode s’apprend.

Être sophrologue c’est donc avant tout, particulièrement en début d’activité, être entrepreneur. C’est être passionné et déterminé à travailler dur avec efficacité pour réussir. C’est comprendre que les premiers mois, voire la première année, qui suivent l’installation sont des mois qui ne seront pas consacré à « être sophrologue » mais des mois investis à « être créateur d’entreprise ».

En effet, l’entrepreneur du bien-être doit comprendre les attentes de la clientèle qu’il convoite, être créatif et innovant pour proposer un service différent dont il maîtrise la création de valeur. Durant ses premiers mois, le jeune entrepreneur consacre son temps et son énergie à communiquer, à exister en tant que professionnel, pour se faire remarquer et se faire entendre. Et durant ces mois il n’est pas sophrologue. Ce n’est que lorsqu’il récolte les fruits de son travail d’entrepreneur, que les premiers clients poussent la porte de son cabinet, qu’il peut exercer pleinement sa passion, ce pourquoi il a donné une nouvelle direction à sa vie.

Les compétences qui font d’un sophrologue un sophrologue qui réussit, qui développe son activité et en vit sont au nombre de 10 selon la plupart des auteurs. Il est courant de mettre en avant la capacité à étudier son marché, à planifier, à communiquer, à innover et à être résilient.

La capacité à identifier et étudier son marché… sans se tromper. Connaître son marché c’est comprendre les attentes et motivations de ses futurs clients. C’est déchiffrer les tendances et c’est aussi découvrir les acteurs, concurrents, et leur offre pour se positionner de manière visible et distincte. C’est aussi analyser les canaux de communications utilisés et efficaces pour informer son public, pour montrer son offre.

La capacité à planifier. Concevoir et organiser son parcours entrepreneurial, par objectifs et moyens permet d’augmenter les chances de succès et prévient des erreurs. La planification en amont permet de concentrer ses efforts sur les actions les plus pertinentes sans se disperser et sans s’éloigner de son objectif.

Savoir communiquer efficacement. C’est peut-être cette compétence qui est la plus essentielle. Mais c’est aussi la compétence la moins instinctive car la communication efficace est le résultat de l’application de règles à la fois simples et exigeantes… mais emplies de bon sens. Et comme toute règle, il est possible de les apprendre !

Être innovant c’est penser « en dehors de la boite », c’est regarder essayer de résoudre les problèmes comme ils n’ont pas encore été résolus. L’innovation n’est pas nécessairement de créer un produit ou un service qui n’existe pas. Être innovant c’est, au quotidien, penser différemment pour mieux aller vers son but en construisant sa différence.

Être résilient. Entre compétence et qualité, la résilience est indispensable car le développement d’une activité professionnelle est parsemé de réussites, petites ou grandes, et d’échecs, insignifiant ou majeurs. Les réussites encouragent et les échecs affectent. Ils affectent la confiance en soi, cette confiance que l’on a en nous d’être capable d’avancer. Être résilient permet à l’entrepreneur de se nourrir de ses difficultés, de conserver son énergie et sa détermination. Cela permet de porter une analyse constructive sur les causes qui ont conduit à l’échec et de mettre en œuvre des actions correctrices.

Cette réflexion sur le métier de sophrologue indépendant serait incomplète si elle n’abordait pas les « soft skills », les compétences douces. Les soft skill sont les compétences personnelles qui ne sont pas des compétences du cœur de métier ou compétences techniques regroupent en fait à la fois des traits de personnalité, le plus souvent innés et stables, comme la curiosité ou l’aisance relationnelle, des capacités émotionnelles, comme l’optimisme ou l’enthousiasme et des compétences qui s’acquièrent ou se développent, comme la créativité, la concentration, l’organisation… Parmi elles la créativité occupe une place particulière. En effet, le nouvel entrepreneur est amené à sortir de sa zone de confort. Il doit trouver et développer de nouvelles idées, de nouvelles solutions afin de séduire votre clientèle de plus en plus exigeante.

La créativité est souvent associée à l’ouverture d’esprit, c’est une compétence qui permet de s’adapter aux marchés en constante évolution et de résister à la concurrence. Un entrepreneur qui fait preuve de créativité ne doit pas avoir peur d’essayer et de se tromper. Il doit se servir de ses échecs pour mieux rebondir et trouver de meilleures solutions.

Les formations au métier de sophrologue font peu de place à la transmission de savoir, savoir-faire et savoir-être d’entrepreneur alors qu’ils sont essentiels. La plupart des organismes de formation se contentent d’une journée ou deux pour informer sur les statuts, la communication… en 2 jours il est impossible d’apprendre à construire une offre engageante, à rédiger une présentation porteuse, de bâtir un service qualitatif !

C’est pour transmettre ces outils et savoirs que nous consacrons une partie importante - près d’un tiers du temps de formation - à l’entreprenariat. A notre connaissance IFSMS est le seul institut qui propose un tel parcours.

Le métier de sophrologue est un métier merveilleux, tourné vers l’autre qui permet d’investir tant de champs d’application que chacun y trouve la direction pour se réaliser. C’est un métier qui adresse un marché en pleine croissance ; jamais le marché du bien-être de l’attention à soi n’a été aussi dynamique. Le contexte actuel de crise sanitaire, de tensions économique, d’incertitude, la nécessité du bien-être au travail… renforcent encore les demandes d’accompagnement et font croître encore la demande du public.

La contrepartie de cet engouement pour le développement personnel est qu’il attire de nouveaux intervenants. La grande démission, le recherche de sens du travail, la facilité à se former… font naître chaque jour de nouvelles vocations et de nouvelles installations. La pression concurrentielle sur le marché du bien-être est forte.

Il est d’autant plus nécessaire, au moment de poser sa plaque, au moment d’exister d’être performant pour la construction de sa petite entreprise. Et cela s’apprend… à condition que la formation professionnelle le prévoit.

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