le 15 mai 2023
Lorsque l’on recherche une formation en sophrologie, il est difficile comprendre les différentes propositions tellement les offres de formation sont différentes.
Tout d’abord il faut se rappeler que le métier de sophrologue n’est pas règlementé, la formation au métier non plus. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de texte qui n’encadre ni la formation, ni l’exercice professionnel. Chaque organisme peut donc proposer le programme qu’il souhaite.
(Bien sûr nous éliminons de notre discussion les formations d’un week-end où entre le samedi matin et le dimanche soir vous êtes sophrologue pour la somme de 69 euros comme il est possible de la voir sur certains sites.)
Il faut distinguer la sophrologie du métier de sophrologue. La sophrologie est une technique, une méthode faite de théorie et de pratiques. Exercer un métier c’est maitriser des gestes techniques et, dans le cas des métiers de la relation humaine, avoir des outils pour recevoir un client, l’écouter, l’accompagner… Connaître la sophrologie n’est pas être sophrologue.
Il faut distinguer les heures réelles de formation des heures annoncées. Une heure de formation est une heure durant laquelle l’apprenant reçoit de « la connaissance » par des apports théoriques ou par de la pratique d‘exercices Ces heures sont animées par un formateur en présentiel ou en classe synchrone ; elles peuvent être des heures d’autoformation en classe inversée ou en e-learning.
En plus des heures de formation proprement dites, les apprenant effectuent un travail personnel de révision, d’auto pratique, de lecture, de recherche. Ces heures ne sont pas des heures réelles de formation mais elles sont souvent comptabilisées comme telles pour « gonfler » les durée sdes formations.
Enfin il y a les heures de mise en situation professionnelle (ou stages). Certaines sont en réelle situation professionnelle où l’apprenant est seul face à son public et celles où il observe un confrère exercer : l’apport n’est pas le même !
Nous oublierons ces instituts qui comptent dans leur formation les heures de repas au prétexte que le formateur mange avec les apprenants et qu’il peut échanger avec eux (entre la poire et le fromage ?)
La durée de formation est donc la bonne comptabilisation des heures. Ainsi certains affichent des formations de 500 heures mais ces formations ne comprennent moins de 200 heures d’apport de connaissances. D’autres présentent uniquement les heures réelle sans comptabiliser le temps de travail personnel ou le temps de stage. Il faut comparer des heures comparables.
La période de la formation, c’est-à-dire la durée sur laquelle les heures sont réparties définit aussi la durée de la formation. Les formations se déroulent par « modules » de 1 à 3 jours répartis au fil des semaines. Par exemple les formations de 400 heures sur 2 ans sont effectuées à raison de 21 heures, soit un week-end de 3 jours, par mois. Les formations de 308 heures sont effectuées à raison d’un module de 14 heures chaque semaine pendant 6 mois.
Par expérience, nous avons constaté que des durées longues (plus de 18 mois) où les modules sont espacés (3 jours/mois) induisent d’une part une démotivation des apprenants, donc des abandons, et d’autre part une obligation de répétition importante des apports. Il est difficile de rester impliqué dans une démarche de formation ou de reconversion en étant réellement en formation que 3 jours par mois. Au fur et à mesure du temps, le projet initial se dilue et son but n’est plus aussi pertinent qu’au début de la formation. Parfois même ce projet perd son sens et l’apprenant arrête sa formation. Le temps entre chaque module est long et les incitations à réviser n’existent pas. Les acquis obtenus en formation sont partiellement oubliés. Les formateurs doivent reprendre les cours précédents pour réactualiser les acquis, au détriment de nouveaux apports. Les heures ne sont pas optimisées par cette redondance.
Certains estiment que des temps longs sont nécessaires entre les modules pour permettre l’intégration des techniques. Cette intégration pourrait être justifiée si les apprenants étaient sollicités individuellement entre les modules, ce qui n’est pas le cas. Au contraire nous avons constaté en proposant des formations longues puis des formations courtes que l’intégration est meilleure durant les formations courtes car la motivation et l’implication des apprenants entre les modules est mieux conservée.
Le public qui suit les formations est souvent un public en activité professionnelle pour qui une fréquence très élevée de cours est une charge lourde. C’est pourquoi la formation les plus performante ont des durées de 9 à 12 mois : ni trop courtes pour rester accessibles, ni trop longue pour rester motivantes. Les nouvelles modalités de formation qui mélangent classe synchrone, classe inversée et social learning sont une opportunité pour des formations de qualité. Ces nouvelles modalités, rendues possible par le numérique facilement disponible et l’évolution des usages, apportent un équilibre entre durée, fréquence et qualité.
Combien faut-il d’heures de formation pour avoir une formation de qualité ? Il n’y a pas de réponse unique à cette question car la qualité de l’enseignement, la qualité et le contenu de chaque heure est plus important que le nombre. En effet à quoi cela sert-il de suivre des heures durant lesquelles la seule activité est de lire des livres comme nous le voyons trop souvent ? A quoi cela sert-il de consacrer des heures à demander à chacun de raconter des tranches de vie et de faire du développement personnel alors que l’objectif est d’apprendre une technique et un métier ?
Il faut que chaque heure permette à chaque apprenant de progresser vers son but : la maîtrise de la sophrologie et l’acquisition d’un métier.
Il faut aussi que le programme consacre un nombre suffisant d’heures à l’entreprenariat car la réussite professionnelle passera d’abord, en début d’activité, à la capacité du professionnel de se constituer une clientèle suffisante. Malheureusement trop peu d’organismes de formation donne de l’importance à cet enseignement pourtant primordial pour les réussites individuelles.
Une formation équilibrée entre technique, métier et entreprenariat d’une durée minimum d’environ 250 heures réelles permet de former un bon sophrologue en capacité de démarrer son activité. Bien entendu il faut que le contenu de ces heures soit qualitatif et qu’il permette à chacun de faire efficacement un chemin professionnalisant. Nous avons constaté qu’une formation de plus de 320-350 heures, comme nous la pratiquions à une époque, n’apporte pas de plus-value et qu’elle oblige par sa durée à des répétions chronophages
Pour choisir la bonne durée, soyez vigilent sur la nature des heures annoncées, leur répartition dans le temps pour rester motivé et sur la répartition des heures entre formation technique, formation au métier et développement de l’activité. Bien entendu ce regard doit être porté dans la perspective de votre objectif personnel.
